L'endométriose a récemment fait l'objet d'une attention médiatique suite à une étude qui suggère que cette maladie pourrait être liée à des causes infectieuses, et qu'un traitement antibiotique pourrait potentiellement offrir un soulagement. Bien que présentée comme une nouvelle hypothèse, l'idée d'une piste infectieuse est en réalité évoquée depuis au moins quinze ans et n’a jamais eu de répercussions thérapeutiques concrètes jusqu'à présent.

Selon cette récente étude, il semblerait qu'une bactérie présente dans notre microbiote, appelée Fusobacterium nucleatum, puisse jouer un rôle dans le déclenchement et la propagation des lésions d'endométriose en perturbant le système immunitaire inné via une cascade de cytokines et de facteurs de croissance. Des essais sur des souris ont montré qu'un traitement antibiotique visant à éliminer cette bactérie a réussi à réduire la taille des lésions, bien qu'elles n'aient pas été complètement éliminées.

Cette étude s'inscrit dans une série de recherches qui pointent vers le rôle perturbateur de différentes bactéries du microbiote sur les cellules immunitaires responsables de l'élimination des fragments d'endomètre qui peuvent échapper à l'utérus par les trompes de Fallope. Cependant, l'impact exact de cette perturbation dans le développement de l'endométriose reste à être évalué, et à ce jour, il n'existe pas de preuve tangible qu'un traitement antibiotique puisse guérir ou prévenir l'endométriose. Un essai clinique est actuellement en cours pour déterminer si un tel traitement pourrait au moins atténuer les symptômes associés à la maladie.

Source : https://www.vidal.fr/actualites/30334-un-antibiotique-contre-l-endometriose-vraiment.html